AVERTISSEMENT
En 1922, le lieutenant-colonel Louis Larrieu publiait aux éditions Lavauzelle un premier ouvrage intitulé Service spécial de la gendarmerie : ses origines, son évolution, ses principes essentiels, dans lequel il ambitionnait d’exposer « l’enchaînement des diverses transformations de [la gendarmerie] » et de « discerner la marche et le vrai sens du service spécial de cette force publique »(1). Cinq ans plus tard paraissait une nouvelle édition, revue et augmentée, sous le titre Histoire de la gendarmerie depuis les origines de la maréchaussée jusqu’à nos jours(2). L’auteur apportait à certains chapitres d’importants développements, mais ne traitait que de la maréchaussée des origines au règne de François Ier. En 1933, Lavauzelle publiait, sous le même titre(3), un nouveau volume consacré à la maréchaussée du XVIe siècle à la Révolution.
Affirmant ne pas avoir « la prétention de publier une histoire complète de l’arme »(4), le général Larrieu poursuivit cependant ses recherches et choisit d’en publier les résultats dans la Revue de la Gendarmerie nationale. Une première série d’articles consacrés à la gendarmerie sous la Révolution parut entre janvier 1936 et septembre 1939(5). Puis, de juillet 1950 à octobre 1954, la Revue publia une seconde série ayant pour titre « La gendarmerie depuis le Consulat », dans laquelle l’auteur analysait l’évolution de l’arme jusqu’à la Seconde Guerre mondiale(6).
Le présent ouvrage a pour objet de réunir en un seul volume l’ensemble de ces contributions, qui restaient à ce jour difficilement accessibles. La réédition d’une telle masse documentaire a cependant nécessité de nombreuses corrections, qu’il convient de préciser.
Le plan d’ensemble a été modifié afin de fournir une cohérence indispensable à la compréhension globale de l’œuvre. On trouvera donc une première partie correspondant aux deux volumes consacrés à la maréchaussée, une deuxième rassemblant les articles portant sur la gendarmerie révolutionnaire et une troisième regroupant la dernière série traitant de la gendarmerie du Consulat à la Quatrième République. Il a également été nécessaire d’harmoniser la présentation des titres et des intertitres. Le plan adopté par l’auteur dans ses deux ouvrages a dû être sensiblement modifié, ce qui a conduit à la suppression d’un grand nombre de subdivisions ne correspondant plus aux normes d’édition actuellement en vigueur dans les ouvrages historiques(7). Quant aux articles, ils ont été regroupés par chapitres, qui ne figuraient pas dans le texte initial.
Le texte proprement dit a également fait l’objet de nombreuses corrections. Les multiples références aux ouvrages et textes réglementaires consultés, qui figuraient entre parenthèses dans le corps même du récit, ont systématiquement été renvoyées en bas de page afin de faciliter la lecture. Les renvois faits par l’auteur à d’anciennes subdivisions ont été supprimés. Par ailleurs, de très nombreux termes ont subi des corrections de détail qui nous sont apparues indispensables à la bonne lisibilité du texte(8). La présentation des notes infrapaginales a été modifiée en respectant les normes en vigueur dans la plupart des publications scientifiques(9).
Les quelques annexes ont été regroupées en fin de volume. Nous n’y avons pas fait figurer les deux « tableaux chronologiques des ordonnances, édits, déclarations » que l’auteur avait fait paraître dans ses ouvrages et destinés à indiquer les pages de ces volumes où ces textes étaient mentionnés. Enfin, la bibliographie a été entièrement refondue afin d’opérer une distinction entre les sources manuscrites, les sources imprimées et la bibliographie proprement dite. Les références d’ouvrages étant fréquemment incomplètes, nous y avons rajouté les prénoms d’auteurs, les éditeurs et les dates d’édition lorsque ces indications ne figuraient pas dans le texte original.
Lorsqu’elles s’avéraient inexactes, nous y avons apporté les corrections nécessaires(10).
Nous espérons ainsi fournir aux chercheurs, comme à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la gendarmerie, une réédition aussi satisfaisante que possible de cette œuvre de référence.
Chef d’escadron Antoine Boulant,
chef de la section Publications du Service historique de la Gendarmerie nationale
(1) Préface de l’édition de 1927.
(2) L’ouvrage portait en sous-titre Première partie : la maréchaussée, des origines à François Ier.
(3) Le sous-titre était alors Première partie : la maréchaussée, de François Ier à la Révolution.
(4) Préface citée.
(5) « Nouvelle organisation de la force publique parisienne sous la Révolution », janvier et mars 1936 ; « Les convulsions de la force publique pendant la Révolution », septembre 1936 ; « La gendarmerie au 9 thermidor », janvier 1937 ; « La gendarmerie sous la Révolution », juillet 1938 à septembre 1939.
(6) L’article intitulé « Historique abrégé de la gendarmerie mobile » évoquait cependant l’État français et la IVe République.
(7) Il en est ainsi des « préambules », « titres », « sections » et « paragraphes ».
(8) Rétablissement des majuscules et des minuscules, caractères en italique, accentuation des majuscules, développement de certaines abréviations, écriture de certains nombres en lettres.
(9) Nous avons notamment indiqué les dates d’édition des ouvrages cités, qui ne figuraient pas dans l’édition originale.
(10) La bibliographie regroupe à la fois les références citées dans les deux volumes de 1927 et 1933 et dans les différents articles publiés dans la Revue de la gendarmerie.