SOCIÉTÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA GENDARMERIE | SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA GENDARMERIE

En janvier 1945, les troupes allemandes lancent une offensive pour reprendre la ville de Strasbourg. Tandis que les divisions américaines de la 7e Armée se retirent en vue de mieux se réorganiser dans les Vosges, il revient aux unités françaises de défendre ce symbole de la France libérée du joug ennemi qu’est la capitale alsacienne. Ainsi, aux côtés de la 3e DIA, de la Monument à l’entrée du village 2e DB et des Forces françaises de l’Intérieur, des militaires des régiments de la Garde, dont le fameux Groupement du Chef d’Escadron Daucourt, vont s’illustrer dans les dernières opérations de la rive gauche du Rhin.

Le 5 janvier, trois escadrons du 4e régiment de la Garde reçoivent pour mission particulière de contenir une poussée allemande menaçant par l’axe nord la ville de Strasbourg. Ces unités, conduites par le capitaine Riehl, progressent, en longeant la voie ferrée, jusqu’au village de Kilstett malgré la pression exercée par 1600 soldats allemands. Cette opération se déroule sous le feu de l’artillerie ennemie. En deux heures, les pertes des escadrons s’élèvent à quatre tués, le lieutenant Cambours et les gardes Bardin, Kemberg et Lannoy, et près d’une quinzaine de blessés.

Malgré la puissance de feu de l’adversaire, les gardes poursuivent leur effort en direction des lisières de Bettenhoffen brisant l’élan des troupes allemandes. En fin d’après-midi les gardes se replient sur Kilstett et y installent un dispositif défensif pour rejeter une attaque attendue dans la nuit. Toutefois, les Allemands renoncent finalement à leur projet, et à l’aube c’est une compagnie américaine qui pénètre dans le village. Les sacrifices consentis par les escadrons du 4e régiment de la garde ont sauvé Strasbourg d’un retour de l’occupant. Honorant la gendarmerie, leur action perpétue les traditions combattantes de l’Institution et offre à tous les personnels un exemple des plus vertus les plus élevées.
Bien connu des escadrons de gendarmerie mobile du groupement de Strasbourg, et plus largement ceux de la 7e Légion de gendarmerie mobile, ce fait d’arme témoigne de l’engagement des unités de gardes républicains mobiles lors des combats de la Libération.

Aujourd’hui encore, le souvenir de ces événements, vivace chez les habitants de ce petit village d’Alsace, demeure présent grâce à une cérémonie organisée par la Légion. En 2004, cette manifestation a rassemblé une cinquantaine d’invités sous le patronage du Général de division Pitzini, commandant la Région de gendarmerie Est et en présence des Généraux (2S) Beaudonnet et Perré, qui ont participé à ce combat, d’un représentant du Préfet du Bas-Rhin, de Monsieur Müller, maire de la commune, des colonels Paulus et Lunet commandants respectivement les Légions de gendarmerie mobile et départementale, du lieutenant-colonel Caudrelier, ainsi que celle du capitaine Erzen, représentant le Service historique de la Gendarmerie nationale. Différentes associations participaient également à cet hommage dont l’éclat était renforcé par la présence de nombreux habitants de Kilstett, pérennisant ce lien Armée-Nation forgé par l’histoire.