En 1845, des missionnaires baptistes britanniques s’installent au Cameroun qui entre, de fait, dans la zone d’influence de la Grande-Bretagne. Cela ne dure pas très longtemps puisqu’en 1868, un comptoir allemand ouvre près de Douala.
La colonisation allemande commence en 1884 avec la signature, en juillet, d’un traité entre le roi de Bell et Gustav Nachtigal. Le protectorat s’étend alors du lac Tchad au nord, aux rives de la Sangha au sud-est. La ville de Buéa, au pied du mont Cameroun, en devient la capitale avant d’être destituée au profit de Douala, en 1908.
En 1911, un accord franco-allemand étend les possessions allemandes à certains territoires de l’Afrique équatoriale française.
Après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle le Cameroun est conquis par les forces franco-britanniques, la colonie allemande est partagée en deux territoires confiés à la France (pour les 4/5) et le restant au Royaume-Uni, par des mandats de la Société des Nations (SDN), en 1922.
Dans une lettre au Président de la République Raymond POINCARÉ, en date du 4 janvier 1920, le ministre de la Guerre rapporte que la police de la ville de Douala au Cameroun est assurée presque exclusivement par des agents indigènes. L’importance et le mouvement de ce port allant toujours croissant, le gouverneur des colonies, commissaire de la République au Cameroun, demande la mise à sa disposition d’une brigade de gendarmerie composée d’un gradé et de quatre gendarmes, pour contribuer plus efficacement au maintien de l’ordre et à la tranquillité publique. Un détachement de gendarmerie, commandé par un chef de brigade de 3° ou 4° classe, est donc mis en place.
Le 20 novembre 1926, le commissaire de la République estime que l’effectif du détachement est insuffisant et qu’il faut le porter de cinq à six unités et que ce détachement doit être commandé par un maréchal des logis-chef. Le décret du 11 septembre 1927 fixe l’effectif du détachement de gendarmerie à six gendarmes commandés par un adjudant ou un maréchal des logis-chef.
Le 3 mars 1929, par suite des rentrées en France en congé de fin de séjour ou de convalescence, l’effectif du détachement devient insuffisant pour assurer, dans de bonnes conditions, le fonctionnement des commissariats de police créés dans ce territoire sous mandat. Il y a lieu, ainsi que le demande le commissaire de la République française du Cameroun, de prévoir une augmentation de deux unités.
Le 3 octobre 1933, Édouard DALADIER, ministre de la Guerre et Albert DALIMIER, ministre des Colonies, estiment, dans un rapport au Président de la République, aux vues de l’accroissement de la population de la ville de Douala et de la banlieue indigène nécessitant une surveillance de plus en plus étroite, que le commandement du détachement du Cameroun puisse être confié à un adjudant-chef ou un adjudant à pied. L’effectif passe alors à deux gradés et six gendarmes.
Philippe PÉTAIN, alors ministre de la Guerre, propose de confier le commandement du détachement soit à un lieutenant ou sous-lieutenant, soit à un adjudant-chef ou adjudant à pied, le 30 octobre 1934.
Le 17 février 1937, l’importance du trafic automobile et l’augmentation continuelle du poids, de l’encombrement et de la vitesse des véhicules au Cameroun, imposent l’adoption de mesures propres à assurer la sécurité et la sauvegarde du domaine routier. Pour le commissaire de la République, il apparaît opportun d’apporter des modifications, tant qu’à la composition qu’à l’effectif global du détachement de gendarmerie de ce territoire, qui est porté de huit à onze unités. Un poste est créé à Yaoundé et un à Kribi. L’effectif augmente de nouveau le 17 février 1938 et passe de onze à vingt.
Le 3 août 1939, toujours pour les mêmes les raisons, l’effectif du détachement est porté à un officier, cinq gradés et vingt gendarmes à pied.
Le 1er septembre 1957, le Détachement de gendarmerie de l’Afrique-Équatoriale Française – Cameroun prend l’appellation de « Groupement de gendarmerie de l’Afrique-Équatoriale Française – Cameroun ».
Le 1er janvier 1958, la gendarmerie du Cameroun et celle de l’Afrique-Équatoriale Française constituent deux corps séparés. La gendarmerie du Cameroun devient alors le Groupe du Cameroun.
Par l’ordonnance 30 décembre 1958, le Gouvernement français de Michel Debré transforme l’État sous tutelle du Cameroun en « État du Cameroun ».
Le 1er octobre 1959, la gendarmerie d’Outre-Mer est réorganisée, le Groupement de Gendarmerie n° 21 devient la légion de gendarmerie d’Afrique-Équatoriale, et les groupes prennent l’appellation de groupements.
L’indépendance de la zone française est proclamée le 1er janvier 1960, le Cameroun devenant la première des 18 colonies africaines à accéder à l’indépendance en 1960.
La réunification a lieu l’année suivante, avec la partie sud de la zone britannique, la partie nord ayant opté pour l’union avec le Nigeria. Le 20 mai 1972, une nouvelle constitution établit un État unitaire dont le caractère biculturel est réaffirmé.
La brigade prévôtale de Douala est supprimée le 1er décembre 1974.
Michel Germain
Publié par la Délégation au patrimoine culturel de la gendarmerie le 8 décembre 2015