État civil
Né à Petreto Bichissano (Corse) le 27 juillet 1905
Activité dans les corps de troupe
Paulin Colonna d’Istria débute sa carrière militaire au 23e régiment de tirailleurs algériens le 7 août 1923. Arrivé comme seconde classe, il est nommé caporal le 24 décembre 1923 puis sergent le 25 mai 1924. Le 15 avril 1926, il est affecté au 3e régiment de tirailleurs algériens. Il participe à la guerre du Rif, mais il doit être rapatrié sanitaire au début de 1926. Il intègre alors l’école militaire d’infanterie et de chars à Saint-Maixent. Sorti comme sous-lieutenant, il fait ensuite successivement un an au 32e régiment d’infanterie et un an au 7e régiment de tirailleurs algériens. Nommé lieutenant le 1er octobre 1930, Colonna d’Istria choisit d’orienter sa carrière vers la gendarmerie.
Activité au sein de la gendarmerie
Admis à l’école d’application de gendarmerie de Versailles, Colonna d’Istria est classé aux examens de sortie avec le n° 14 sur 34. Il est affecté en qualité de stagiaire au 1er régiment de hussards à Angers. Le 25 juin 1935, il est nommé lieutenant de gendarmerie et affecté à la 5e légion de garde républicaine mobile. Le 23 juillet 1931, il rejoint la 5e LGRM à Évreux. Un an plus tard, il s’embarque pour l’Algérie afin d’occuper un poste dans la GRM, d’abord à Tlemcen, puis à Sétif. En juin 1936, promu capitaine, Paulin Colonna d’Istria intègre l’état-major particulier du IVe arrondissement de gendarmerie où il reste jusqu’au déclenchement des hostilités. Durant toute la campagne 1939-1940, il se trouve à l’état-major du TOAFN avant de retourner au IVe arrondissement en juillet 1940. Après le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942, il est adjoint au général Mourot, commandant de la gendarmerie en AFN (le 6 décembre 1942). Le 1er avril 1943, il est mis à la disposition de la sécurité militaire pour opérer en Corse. Il est promu chef d’escadron le 25 juin 1943. Le 28 juin 1944, il est détaché au commandement supérieur des forces françaises en Grande Bretagne. Le 10 juillet 1944, il rejoint la direction de la gendarmerie (EMP). Le 10 septembre 1944, il suit l’EPP, commandement de la gendarmerie. Le 1er novembre 1944, il se trouve à la sous-direction de la gendarmerie. Il est promu lieutenant-colonel le 25 septembre 1944. Le 2 février 1945, il retourne à la 19e légion de gendarmerie, comme commandant en second. Le 23 juillet 1946, il commande la 10e légion de Garde républicaine (Algérie). Il est promu colonel le 1er octobre 1947. Le 1er janvier 1952, il est commandant de la Gendarmerie nationale de la 8e région militaire à Lyon. Le 15 octobre 1956, il est promu général. Le 1er février 1957, il prend le commandement de la gendarmerie des forces françaises en Allemagne. Atteint par la limite d’âge de son grade, le 27 juillet 1963, il est rayé des contrôles de l’armée d’active et placé dans la 2e section.
Campagnes et batailles
- Pays rhénans : du 15 août 1923 au 2 août 1929.
- Maroc : du 5 août 1925 au 14 avril 1926 (opérations), du 15 février 1937 au 21 février 1937, du 30 avril 1938 au 12 mai 1938, du 19 avril 1939 au 1er mai 1939, du 13 mai 1941 du 29 mai 1941.
- Algérie : du 15 avril 1926 au 29 septembre 1927, du 27 juillet 1929 au 8 octobre 1930, du 22 février 1937 au 18 avril 1937, du 29 avril 1937 au 29 avril 1938, du 13 mai 1938 au 22 mai 1938, du 1er juin 1938 au 18 avril 1939, du 2 mai 1939 au 10 mai 1939, du 24 mai 1939 au 1er septembre 1939, du 2 septembre 1939 au 25 juin 1940 (en guerre contre l’Allemagne), du 25 juin 1940 au 12 mai 1941, du 3 juin 1942 au 7 novembre 1942, du 8 au 10 novembre 1942 (Algérie en guerre), du 11 novembre 1942 au 2 mars 1943 (Algérie en guerre), du 6 mars 1943 au 27 mars 1943 (Algérie en guerre), du 16 décembre 1943 au 25 juin 1944, du 10 mars 1945 au 8 mai 1945, du 2 juin 1951 au 4 janvier 1952.
- Tunisie : du 19 avril 1937 au 28 avril 1937, du 23 mai 1938 au 31 mai 1938, du 11 mai 1939 au 23 mai 1939, du 17 mai 1942 au 2 juin 1942, du 3 au 5 mars 1943 (Tunisie en guerre).
- Grande Bretagne : du 3 juillet au 8 août 1944.
- France (aux armées) : du 3 août 1944 au 7 mars 1945.
Blessures de guerres
- Blessures en service commandé : le 29 mars 1932 au cours d’une manifestation de grévistes à Pont-de-l’Arche (Eure). Plaie pénétrante dans la joue gauche. Blessé le 15 septembre 1936 en intervenant au cours d’un incident causé dans la rue par un militaire réserviste.
- Blessure de guerre : aux tympans en juin 1943 à bord du sous-marin « Le Sybil« .
Décorations et citations
- Médaille de la paix espagnole (Maroc 1925-1928) le 14 avril 1929.
- Distinguished Service-Order Britannic.
- Croix des services militaires volontaires le 12 août 1928.
- Médaille de bronze E.P. du 4 mai 1936.
- Médaille d’honneur de l’E.P. et des sports le 18 décembre 1949.
- Médaille coloniale avec agrafe « Maroc » le 30 décembre 1926.
- Médaille commémorative 1939-1945 avec barrette Afrique-libération.
- Chevalier de la Légion d’honneur le 13 octobre 1943 : « Organisateur et chef de la Résistance en Corse, le commandant Colonna d’Istria, a pendant six mois mené sur sa terre natale une vie de proscrit relevant les énergies, armant les patriotes, préparant avec un courage indomptable le libération de son pays. A su dans les heures tragiques, incarner les plus belles qualités de sa race : fierté indomptable, haine farouche de l’envahisseur et amour profond de la France ».
- Croix de Guerre 1939-45 avec palme.
- Croix de la Libération le 16 août 1944 : « Animé d’une foi patriotique ardente et d’une haine farouche de l’envahisseur, s’est dressé contre la défaite dès juin 1940. Dans des conditions toujours difficiles, souvent périlleuses, a joué un rôle de tout premier plan dans l’organisation de la Résistance en Corse. A été un des principaux artisans de la libération de l’île ».
- Officier de la Légion d’honneur le 10 août 1945 : « Colonna d’Istria, lieutenant-colonel de la direction de la gendarmerie, officier supérieur de haute valeur, s’est consacré durant plusieurs mois avec une ténacité et un courage exemplaire à l’organisation de la Résistance en Corse, triomphant des difficultés et des dangers sans nombre, et faisant la preuve des plus belles qualités de chef au combat. Le 9 septembre 1943, profitant de la confusion née dans les rangs de l’ennemi par la nouvelle de l’armistice italien, a déclenché les combats libérateurs avant même que soit annoncé le corps de débarquement allié, offrant à celui-ci une île au trois quart libérée ».
- Commandeur de l’ordre du Nicham Iftikhar de Tunisie le 14 janvier 1949.
- Croix du combattant volontaire de la Résistance le 10 mars 1953.
- Croix du combattant volontaire 1939-1945 le 5 février 1953.
Lieu et date de décès
Mort pour la France à Toulon (Var) le 04 juin 1982.
Indications complémentaires
Paulin Colonna d’Istria a joué un rôle de premier plan dans la libération de la Corse. En prenant pied sur l’île le 2 avril 1943, le chef d’escadron Paulin Colonna d’Istria ignore tout du travail et de la capture de Fred Scamaroni . C’est Giraud qui a dépêché, à la dérobée, cet officier de gendarmerie en Corse. Il est chargé de « coordonner les efforts de ses compatriotes, de fusionner si possible leurs groupements particuliers en un faisceau homogène et cohérent capable d’apporter le moment venu une aide efficace aux troupes franco-alliées appelées en Corse ». Le général Giraud insiste pour exclure toute action de guérilla avant le débarquement. Enfant du pays, Colonna d’Istria connaît parfaitement la région. Il implante sa base dans la région du Niolo.