Bon nombre d’insignes portés n’ont pas toujours été homologués. C’est le cas de cet écu de la gendarmerie qui n’a pu voir en 1994 son homologation aboutir.
Afin de combler un manque d’insigne spécifique aux personnels militaires de la gendarmerie affectés hors du territoire national, le colonel Alain Picard, alors en poste à l’Ambassade de France à Bamako, a fait réalise,r en 1994, un écu représentant les Armoiries des Affaires étrangères sur un plateau argenté. Souhaitant homologuer sa création, celle-ci lui a été refusée au motif que « les militaires de la gendarmerie détachés aux Affaires étrangères ne forment pas Corps ». Néanmoins ce bel insigne a été porté par les personnels de la gendarmerie à l’ambassade à l’occasion de la remise des lettres de créance de l’ambassadeur en 1995.
L’écu est une fabrication Destrées en 100 exemplaires.
II faudra patienter jusqu’en 2002 pour voir l’homologation d’un insigne spécifique aux ambassades.
Le général 2e section Alain Picard est l’auteur du numéro spécial « Les insignes de la gendarmerie » édité par Symboles et Traditions en 1974 et du livre « Ouvéa quelle vérité ? » aux éditions LBM paru en 2008.
Le colonel Picard arborant l’insigne de sa création lors d’une réception àl’Ambassade. Il est l’attaché de défense et chef de la mission d’assistance militaire.
« A servi en gendarmerie mobile et départementale, en école (cadre EOGN), en état-major (DGGN et EMA) outre-mer (Polynésie française et Nouvelle-Calédonie), à l’étranger (AD) au Mali et, a été représentant de la Gendarmerie nationale auprès du ministre de l’Intérieur. »
Facture de la société Boomerang S.A. 100 insignes livrés à 30 francs (4.57€) l’unité soit un total de 3000 francs (457€).
La société Boomerang était une entreprise d’une vingtaine de salariés spécialisée dans les fournitures interentreprises (bimbeloterie, tee-shirt personnalisé, cadeaux d’entreprise, articles divers). II y avait dans cette entreprise un commercial, Jean-Michel Maïly, grand collectionneur amoureux des insignes en émail et de qualité. La fabrication à l’ancienne est très onéreuse, et il n’y a plus qu’en Asie que l’on trouve des émailleurs spécialisés. Le cuivre et les émaux ont été remplacés par le zamak et les résines de synthèses. Les insignes ne sont plus estampés (par des presses géantes) mais coulés dans des moules. Jean-Michel a réalisé des insignes de grande qualité émaillés sous le label DESTREE BRY 94. Je reviendrai sur d’autres insignes gendarmerie fabriqués par cette société.
Les lettres de créance sont un document officiel qu’un chef d’État ou de gouvernement signe et confie à un ambassadeur qu’il vient de nommer, afin que celui-ci le remette au chef d’État ou de gouvernement (et en de rares occasions au ministre des Affaires étrangères) du pays hôte.
VARIANTES ET FABRICATIONS DIVERSES RÉALISÉES AVEC LES ARMOIRIES
Insigne artisanal réaliséau Liban au cours du 1er trimestre 1988 par le détachement de l’escadron 1/7 de gendarmerie mobile à Mont Saint-Aignan – 76130. D’une qualité médiocre visiblement inspiré par celui du colonel Picard, mais bizarrement avec un fond peint en noir. Le plateau est un surmoulage fin d’un modèle de la maison Y. Delsart à Sens – 89100. C’est probablement l’insigne le plus pitoyable réalisé au Liban. Les artisans locaux nous avaient habitués à mieux, et certains même avaient confectionnés de véritables bijoux…
Richard ZIELINSKI (ER) Membre de la SNHPG (Société Nationale Histoire et Patrimoine de la Gendarmerie) remercie : le général Alain PICARD (2s), Michel LOUIS (Mj. ER), Erwann REDIN (Garde) et ses Amis du FCG (Forum Collection Gendarmerie)