SOCIÉTÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA GENDARMERIE | SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA GENDARMERIE

« L’instruction, nécessaire dans tous les corps militaires, l’est bien plus encore dans la Gendarmerie nationale », pouvait-on lire dans le préambule du règlement de l’an VIII relatif à l’exécution de la loi du 28 germinal an VI. Cette constatation témoigne de l’intérêt porté très tôt par l’Institution pour la formation de son personnel.

Encore rudimentaire et empirique sous l’Ancien Régime, l’instruction se fonde sur l’obligation faite aux cavaliers, établie en 1760, de savoir lire et écrire pour exercer ce métier. Verbaliser, recueillir des renseignements, respecter les procédures nécessitent en effet un seuil minimal de compétences. C’est pourquoi les questions liées à l’alphabétisation ont toujours eu une grande importance dans l’Institution.

La formation se développe durablement à partir de la Restauration. Pour la première fois, en 1835, une circulaire ministérielle met en place les cahiers d’écriture, prescrivant pour chaque gendarme la nécessité de posséder un livret où il retranscrit les règlements et les procès-verbaux. Au sein des unités, les officiers instaurent une pédagogie combinant cours théoriques et mises en pratique. Ces efforts contribuent à créer, au XIXe siècle, un véritable corps national.

Après la création d’une école, à la caserne Schomberg, à Paris, en 1901, le système s’étend mais il ne prend véritablement forme que durant l’entre-deux-guerres. Pour les officiers, une école est instaurée à Versailles (78) en 1918, et dans des centres d’instruction pour les sous-officiers. Une nouvelle étape est franchie après la Seconde Guerre mondiale, avec l’installation de l’école des officiers à Melun (77) et l’instauration d’un commandement des écoles.

Ce mouvement s’accompagne d’une multiplication des formations spécialisées, qui sont le signe d’une professionnalisation accrue, symbolisant, pour reprendre l’expression du sociologue François Dieu, l’entrée de la gendarmerie dans la modernité.

(Avec l’aimable autorisation du SIRPA/gend)