Indispensable à la discipline des armées, le grade constitue un degré de la hiérarchie militaire qui ouvre le droit au commandement.
En France, la maréchaussée, dont les origines remontent au début de la guerre de Cent Ans, compte en son sein des prévôts, des maréchaux, des lieutenants, des brigadiers, des exempts, des archers et des cavaliers. Les grands textes d’organisation de la maréchaussée – édit du 9 mars 1720, ordonnance du 28 avril 1778 –, puis de la gendarmerie, mentionnent tous les grades et leurs fonctions inhérentes. À partir de la Révolution, les grades au sein de la gendarmerie deviennent identiques à ceux de l’armée.
Sous l’Ancien Régime, la hiérarchie se matérialise surtout par la richesse et la finesse des habits. La forme et l’aspect des galons varient après 1789, mais cet élément de l’uniforme fait l’objet de descriptions très précises à la suite du règlement du 11 août 1885.
Il précise que les galons sont « argent », dits en traits côtelés et de 6 mm de largeur pour les officiers. Un colonel disposera de cinq galons, un lieutenant-colonel de cinq, dont les deuxièmes et quatrièmes de couleur « or », etc.
Élément central de l’état militaire, le grade a été emprunté par des institutions civiles. Pour reprendre le langage des sociologues, il exprime une fonction d’identification, de légitimation et de représentation. Dans la gendarmerie, il incarne la tradition militaire propre à ce corps, mais il matérialise aussi le respect de la hiérarchie, un engagement pour les valeurs de la République, une sémiotique propre à la symbolique des troupes, des valeurs communes partagées par les armées.
(Avec l’aimable autorisation du SIRPA/gend)