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Le 4 avril est le jour de la fête nationale du Sénégal. En cette année 2018, les festivités du 58e anniversaire de l’indépendance du pays ont eu pour thème la contribution des forces de défense et de sécurité à la paix et à la sécurité internationale. Pour la première fois, un détachement de l’armée, de la gendarmerie et de la police a défilé sous les couleurs de l’ONU, de l’Union africaine (U.A.) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cet événement témoigne de l’engagement des gendarmes sénégalais au niveau international.
L’histoire de la gendarmerie au Sénégal remonte au XIXe siècle, avec l’arrivée, dès 1843, des premiers gendarmes français. Sous l’impulsion de la métropole, la gendarmerie se développe au Sénégal, à l’instar de l’action du capitaine Gaston Merhle de 1921 à 1941, puis des réformes dans les années 1950.
La plus ancienne des colonies françaises d’Afrique subsaharienne obtient son indépendance le 4 avril 1960. Après l’éphémère fédération du Mali, Léopold Sédar Senghor devient le premier président de la République sénégalaise. Au terme d’une période de transition, le capitaine Ameth Falle devient le premier directeur sénégalais de la gendarmerie. En 1963, le décret n° 63-294 du 11 mai organise la gendarmerie nationale sénégalaise, qui fait partie intégrante des forces armées sénégalaises.
Dans les années suivantes, la gendarmerie sénégalaise se structure à travers la création d’une légion d’intervention en 1976, ainsi que du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale sénégalaise (GIGNS) en 1977, la réorganisation du haut commandement en 1991, l’ouverture du recrutement aux femmes en 2006 et la création d’une École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) en 2007, à Ouakam, dans l’arrondissement de Dakar.
Une force de stabilité régionale
Composée, en 2016, de 8 500 militaires, dont 412 officiers, 6 130 sous-officiers et 1 958 gendarmes auxiliaires, la gendarmerie nationale sénégalaise relève du ministère des Forces armées. Cette force de sécurité à statut militaire contribue à garantir la stabilité du pays, dans un environnement régional soumis à l’insécurité.
En matière d’organisation, elle se compose de six légions territoriales (Dakar, Kaolack, Saint-Louis, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor), d’une légion hors rang, de trois légions de gendarmerie mobile, toutes implantées à Dakar, et d’unités spécialisées (une section de recherches, une section de l’environnement, un groupe cynophile et un GIGN).
Responsable de près de 80 % du territoire, la gendarmerie nationale sénégalaise assure des missions de police judiciaire, de police administrative (maintien de l’ordre et police de la route) et de police militaire.
Un fort engagement international
Conscient des enjeux cruciaux qui se jouent actuellement en Afrique et dans le monde, le Sénégal est particulièrement impliqué au niveau international.
C’est l’un des plus grands contributeurs africains aux missions de maintien de la paix dans le monde. En 2017, 924 gendarmes sénégalais étaient ainsi déployés sur huit théâtres d’opérations extérieures, notamment à Haïti, au Darfour, au Mali et en République démocratique du Congo.
Depuis février 2018, le Sénégal renforce le G5 Sahel par le lancement, depuis Dakar, du groupe d’action rapide et intervention Sahel (GARSI-Sahel). Une nouvelle unité de type escadron de la gendarmerie nationale a été positionnée à Kidira, à la frontière du Mali, pays plongé dans une spirale d’attentats terroristes sur le principal axe routier Bamako-Dakar.
En matière de coopération, la gendarmerie sénégalaise entretient des liens historiques avec la gendarmerie française. L’EOGN de Ouakam est jumelée avec l’EOGN de Melun. Mais cette institution développe aussi des partenariats avec la garde civile espagnole, l’arme des carabiniers d’Italie, le FBI américain, ainsi qu’avec les gendarmeries africaines.
Le Sénégal a surtout été, en 2003, l’un des membres fondateurs de l’Organisation des gendarmeries africaines (OGA), dont Dakar a accueilli la 5e session, le 4 avril 2018. Le thème retenu, « la lutte contre le terrorisme : quelles stratégies pour les gendarmeries africaines ? », témoigne des préoccupations actuelles des autorités africaines.
Le général de corps d’armée Meïssa Niang, haut commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire, a souligné, à cette occasion, le rôle déterminant que joue, dans cette lutte, la gendarmerie nationale au niveau des zones urbaines et périurbaines. Il a aussi insisté sur la nécessité d’aller vers une coopération intégrale des gendarmeries africaines.
(Avec l’aimable autorisation du SIRPA/gend)