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La fête nationale de la Bulgarie est le 3 mars. Cette date commémore la signature du traité de San Stefano le 3 mars 1878, proclamant un État bulgare souverain à la suite de la guerre russo-turque pour la libération de la Bulgarie. La création de la gendarmerie bulgare remonte à cette même période. Cette institution, qui a survécu aux vicissitudes de l’histoire, continue de représenter une force de sécurité essentielle. En bulgare elle s’appelle « жандармерия ».
Une histoire liée à la construction du pays
La gendarmerie bulgare a été créée peu après la guerre russo-turque de 1877-1878. La transformation de la « Garde policière » en « Gendarmerie » date d’un décret du 26 juillet 1881 signé par le Kniaz (prince) Alexandre Ier de Battenberg. Ce texte définit le « statut réglementaire de la gendarmerie » bulgare.
Dissoute, réinstaurée, rebaptisée, la gendarmerie bulgare a été maintes fois restructurée. Elle s’appelle « gendarmerie » en 1881-1882, en 1920-1927, en 1944-1951, 1997-2010 et depuis 2014. Entre 1998 et 2006, les missions de ce service sont orientées vers la surveillance et la protection de cibles stratégiques particulièrement importantes, l’appui à la lutte contre des groupes terroristes et subversifs, ainsi que la protection de l’ordre public et la lutte contre la délinquance.
À partir du 1er mai 2006, la gendarmerie bulgare est incorporée au sein du service central de la « Police nationale », dont elle constitue l’une des directions, et se voit reconnaître des missions et des pouvoirs spécifiques sur tout le territoire du pays. Rebaptisée « Forces policières spécialisés » en 2010, ce service redevient la « direction Gendarmerie » le 22 juillet 2014.
L’organisation et les missions de la gendarmerie bulgare
Composée de 3 628 personnels en 2016, la gendarmerie bulgare dépend du ministère de l’Intérieur. Sa direction est une structure spécialisée de la direction de la Police nationale. Huit directions zonales de gendarmerie à Sofia, Plovdiv, Bourgas, Varna, Kardzhali, Montana, Pleven et Gorna Oryahovitsa.
En matière d’activités, la gendarmerie bulgare assure essentiellement des missions de police administrative. Elle assure le maintien de l’ordre public. Elle protège l’Assemblée nationale située dans la capitale à Sofia contre les manifestations violentes, comme en août 2013 lors des débats sur la révision de loi de finances.
Cette force est également chargée de la sécurité des grands événements sportifs pour mieux contrôler les supporters, comme en août 2017.
La gendarmerie bulgare contribue à la lutte contre le terrorisme. En raison des attentats survenus en Europe, elle a renforcé la sécurité de l’aéroport à Sofia situé au pied du mont Vitocha. Elle assure en outre la sécurité publique dans les moyens de transport ferroviaire et autour des infrastructures ferroviaire.
Confrontée comme de nombreux Européens à la question des migrants, la Bulgarie a déployé la gendarmerie le long de ses frontières, notamment dans la zone frontalière sud-est avec la Turquie et au poste frontière Kapitan Andreevo. À partir d’août 2015, des gendarmes dotés d’équipement spécial sont inclus dans les forces de la police des frontières régionales. Par ailleurs, les gendarmes bulgares sont intervenus à plusieurs reprises dans le camp de migrants de Harmanli, comme en novembre 2016 où 2 000 migrants ont incendié une partie des locaux.
En matière de sécurité intérieure, les tensions entre les Roms et la population locale entraînent des interventions de la gendarmerie bulgare, comme en juillet 2014 à Stara Zagora ou en mai 2015 au village de Garmen en Bulgarie du Sud.
La gendarmerie bulgare ne possède pas d’unités spécialisées dans la police judiciaire comme en France, mais elle participe à la lutte contre la délinquance (trafic de cigarettes). Elle n’a pas non plus d’unités dédiées à la police de la route. En 2016, la Bulgarie était en tête du classement de la mortalité routière dans l’Union européenne relativement à la population.
Les actions internationales
Dans le cadre de la politique de sécurité, la gendarmerie bulgare est amenée à coopérer avec les forces des pays voisins. Depuis avril 2016, les liens ont été resserrés pour lutter contre l’entrée illégale de migrants dans l’espace Schengen. Un centre de coopération policière tripartite (Bulgarie, Grèce et Turquie) a été installé au poste-frontière Kapitan Andréévo.
Autre initiative notable en matière de sécurité publique, au début de la saison de ski, des équipes mixtes de gendarmes et policiers bulgares, grecs et roumains veillent à la sécurité et la tranquillité des touristes bulgares et étrangers lors de leurs vacances à Bansko en Bulgarie du Sud-ouest.
En juin 2017, la Bulgarie a participé au stage organisé à Saint-Astier au Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) dans le cadre de la session française du programme European Union Police Services Training (EUPST).
Symbolique
L’insigne de la gendarmerie bulgare reprend l’élément héraldique principal de l’emblème national, à savoir un lion rampant tirant la langue. La version actuelle des armoiries du pays date de 1991. Ce lion porte un glaive pointe en bas. On trouve aussi des éléments de lauriers et les couleurs du drapeau national. Dans sa version en tissu, l’insigne est porté sur l’épaule gauche de la vareuse. Au dessus, on trouve la double inscription « жандармерия » et « GENDARMERY ».
(Avec l’aimable autorisation du SIRPA/gend)