SOCIÉTÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA GENDARMERIE | SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA GENDARMERIE

La brigade de gendarmerie entre proximité géographique, sociale et numérique, XVIIIe – XXIe siècle

(Pr. Jean-Noël Luc, Sorbonne)

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1 – L’esquisse du maillage policier du territoire par les brigades de la maréchaussée au XVIIIe siècle

2 – De la Révolution à l’Empire : consécration d’une police territorialisée et changement d’échelle

3 – De la chute de l’Empire aux années 1870 : les brigades du prince au service d’une police de proximité géographique

4 – Le tournant républicain de la gendarmerie à la fin du XIXe siècle, ou comment la brigade devient actrice d’une police de proximité sociale

5 – De la Grande Guerre aux Trente Glorieuses (1914-1975) : aléas, épanouissement et derniers feux d’un modèle ?

6 – La brigade de gendarmerie depuis la fin du XXe siècle entre turbulences, interrogations et innovations

À l’interprétation essentialiste habituelle de l’histoire de la brigade, fondée sur des caractéristiques innées et permanentes, ce texte substitue une approche soucieuse de ne pas mélanger les diverses déclinaisons de la proximité policière (géographique, sociale, numérique) et d’analyser l’intégration des gendarmes dans la société comme une construction non linéaire.

Cette approche est la seule qui fasse ressortir :

– Le rôle déterminant des gendarmes républicains de la fin du XIXe siècle pour adapter leur corps, sur le terrain, à l’évolution démocratique – réelle, malgré des limites – de l’État et de la société.

– La spécificité de l’Arme française, à une époque où les autres corps créés à son image en Europe restent fidèles à une conception prétorienne de l’autorité qui les éloigne, socialement et humainement, de leurs administrés.

– Le caractère innovant du modèle policier de proximité sociale construit empiriquement par les gendarmes de la Belle Époque, dont certaines composantes se retrouvent dans les projets officiels lancés à grand bruit un siècle plus tard (de la police de proximité à la PSQ), sans que les médias, ni même les autorités, gendarmerie comprise, ne soulignent systématiquement cet héritage.

Référence : Cahiers de la sécurité et de la justice, n° 56 (décembre 2022), Territoires intelligents. Les nouveaux défis de la sécurité (un dossier coordonné par Thomas Fressin, Benoît Haberbusch, Nathalie Fabry, Jean-Bernard Kovarik, et réalisé à partir des contributions à la journée d’étude organisée, le 3 juin 2021, par l’Université Gustave Eiffel, la Conférence des présidents d’université et le CREOGN).