SOCIÉTÉ NATIONALE DE L'HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA GENDARMERIE | SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA GENDARMERIE

L’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH) a été créé le 5 novembre 2013. Il est composé d’une quarantaine de personnes dont la grande majorité issue de la gendarmerie, et compte également quelques policiers et civils.
La raison d’être de cette unité est de mener des enquêtes dans le cadre de suspicions ou d’actes avérés de génocides, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre, de cas de disparitions forcées, ou bien encore de crimes de haine. Compétent sur le territoire national, l’OCLCH est saisi selon deux critères principaux : l’auteur ou la victime est de nationalité française ou l’auteur des faits s’est un jour trouvé sur le territoire français ou s’y trouve encore. Depuis 1968, les crimes de guerre et contre l’humanité sont imprescriptibles.
Selon ces principes, l’OCLCH mène des enquêtes à l’étranger comme en Syrie, en Irak, au Libéria, au Rwanda ou plus récemment en Ukraine. Pour mener ces enquêtes hors du territoire français, l’OCLCH doit obtenir un accord des autorités locales. Ses personnels y sont accompagnés dans leurs démarches par des enquêteurs locaux. Dans le cadre des investigations menées en Ukraine, il s’agissait de la première mission où le personnel de l’OCLCH était projeté dans un contexte d’opérations de guerre en cours.
Certains pays n’autorisent toutefois pas que des enquêtes soient menées sur leur territoire ce qui contraint l’OCLCH à obtenir des renseignements au moyen de sources ouvertes et d’échanges avec des ONG.

Il entretien des relations avec des institutions nationales et internationales lui permettant d’obtenir des témoignages précieux, comme avec l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides), la Cour Pénale Internationale ou Interpol.
Un rapport sur l’activité de l’OCLCH est publié chaque année et permet de quantifier le nombre de dossiers en cours d’investigations. Près de la moitié d’entre eux concernent des faits qui se sont déroulés en Afrique, comme au Rwanda. Certaines enquêtes portent sur des évènements historiques où les témoins sont peu nombreux comme lors du dossier sur la rafle du Vieux-Port de Marseille en 1943.
En matière de lutte contre les crimes de haine, l’OCLCH est sollicité selon l’idée que les discours de haine sont une première étape pouvant évoluer vers des actes violents, voire des crimes de masse. Dans ce cadre, la division en charge de ces problématiques intervient notamment suite à la publication ou à la diffusion de discours haineux en ligne.

Du fait de la nature des enquêtes et de leur complexité, certains dossiers nécessitent des temps d’investigations pouvant s’étaler sur plusieurs années.
Les investigations menées par l’OCLCH ont permis l’arrestation et la condamnation de plusieurs personnes comme en 2020 avec Félicien Kabuga, ou en mai 2024 avec Kunti Kamara.