Annuaire des gendarmeries du monde

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Gendarmerie turque

Seal_of_the_Jandarma.pngAnnée de création :

1839

Ministère de rattachement :

Ministère de l’Intérieur et État-Major Général des Armées Turques

Effectifs :

166 000

Directeur général :

Général d’armée Yasar GÜLER

Adresse :

Jandarma Genel Komutanligi
Beştepe, 8. Sk. No:47
06560 Yenimahalle – Ankara

Tél. : +90 312 456 22 65
+90 312 456 22 54

Site Web : www.jandarma.gov.tr/

Courriel : dia@jandarma.tsk.tr

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Histoire

Après l’abolition du corps des janissaires de l’Empire ottoman en 1826, les organisations militaires appelées Asakir-i-i Muntazâma Mansure, Asakir-i-i Muntazâma Hassa, et, en 1834, Asakir-i Redîfe sont mises en place pour assurer la sécurité et l’ordre public en Anatolie et dans certaines provinces de la Roumélie. Le terme de gendarmerie apparaît dans les décrets d’attribution publiés dans les années qui suivent la déclaration de Tanzimat en 1839. Après la Seconde Guerre russo-turque (1877-1878), le Premier ministre Mehmed Saïd Pacha fait venir des officiers français et britanniques pour moderniser les forces de l’ordre. En 1879, la gendarmerie turque reçoit son appellation actuelle de Jandarma. En 1908, après la révolution des Jeunes Turcs, le corps poursuit sa modernisation. En 1909, le corps est rattaché au ministère de la Guerre et prend le nom de commandement général de la gendarmerie (Umum Jandarma Kumandanlığı). Durant la Première Guerre mondiale, la Jandarma qui continue d’assurer la sécurité intérieure, est engagée sur tous les fronts. La loi n° 1706 du 10 juin 1930 fixe le statut juridique actuel de la Jandarma, son organisation et affirme sa militarité. En 1956, la loi n° 6815 étend son domaine d’action à la protection des frontières, des côtes et des eaux territoriales et à la lutte contre la contrebande. En 1968, la première unité de gendarmerie aérienne est créée à Diyarbakir. En 1974, des éléments de cette formation aérienne et de la gendarmerie mobile participent à l’invasion de Chypre. La loi n° 2803 du 10 mars 1983 précise l’organisation de la gendarmerie turque, ses missions et de ses compétences (JO 17985 du 12/03/83, loi n° 2803). À partir de 1984, les unités de la Jandarma sont engagées dans la lutte contre l’organisation terroriste du PKK/KCK. En 1993, un département de gendarmerie criminelle est créé à Ankara. Des laboratoires de police scientifiques sont installés à Van, en 1994, à Bursa, en 1998, et à Aydin, en 2005. En 1998, la Jandarma adhère à la FIEP. En 2001, cette institution compte 275 000 personnels. Actuellement, outre ses missions traditionnelles, la Jandarma participe à la lutte contre le terrorisme et au contrôle de ses frontières.

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Organisation

La Gendarmerie turque relève :

de l’État-Major Général des Armées Turques pour la formation, l’entraînement et certaines missions définies dans les lois et règlements militaires ;

du ministère de l’Intérieur en matière de sécurité et d’ordre public.

Organisation centrale

Le commandement général est situé à Ankara, capitale de la Turquie. Il comprend un quartier général et des commandements (de la formation, de la logistique, des troupes de sécurités intérieures, des unités des forces aériennes et autres…). Cet organe est chargé d’assister le Commandant général dans la prise de décision dans le cadre du commandement, du contrôle, de l’essor de l’institution et du suivi de l’exécution de ses projets. Il exerce son autorité sur toutes les unités régionales de gendarmerie qui ont en charge, dans leurs districts respectifs, le maintien de l’ordre et la sécurité publique. Il dispose à cette fin d’un réseau complet de communication et de traitement informatisé des données.

Motards

Organisation territoriale

La Jandarma couvre 91 % du territoire pour 22 % de la population. La répartition des compétences entre police et Jandarma repose sur les seuls critères territoriaux. Les groupements départementaux sont sous l’autorité des gouverneurs, et les compagnies sous celle des gouverneurs de districts (les gouverneurs représentent le ministre de l’Intérieur).

14 régions de gendarmerie. Chaque région, commandée par un général de brigade ou de division, comprend 4 à 10 groupements. Le commandant de région dispose d’un bataillon de gendarmerie commando à trois compagnies (sécurité civile, interventions sensibles, renseignement) ;

81 groupements de gendarmerie départementale (provinces), commandés par un colonel. Chaque groupement comprend de 2 à 26 compagnies, et un escadron de commandos. Selon son importance, le groupement peut disposer d’une unité de garde de points sensibles ou d’une unité de gardes de prison. Il peut également comprendre une unité de police judiciaire, de déminage et de maintien de l’ordre ;

931 compagnies de gendarmerie départementale, commandées par un capitaine, un lieutenant ou par un gradé supérieur. Elles disposent de plusieurs équipes de surveillance de circulation routière ;

1 997 brigades territoriales, commandées par un sous-officier et comprenant des appelés. Elles sont chargées de la protection des sites et de la sécurité des villages.

Formations spécialisées

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La gendarmerie mobile est composée d’unités de réserve mobile et de régiments commandos entraînés aux opérations antiterroristes :

- les unités de gendarmerie commando sont composées de 40 bataillons commandos, 107 compagnies commandos d’ordre public et 24 bataillons d’opérations spéciales, formés pour la lutte antiterroriste.

Unités d’aviation légère de la Jandarma : 3 groupes aériens (Ankara, Diyarbakir et Aydin) ainsi qu’une escadrille à Van, soit environ 65 aéronefs. Les missions de cette force sont le soutien logistique, les opérations de sauvetage, les missions de maintien de l’ordre et de sécurité publique.

Pelotons d’intervention côtiers et fluviaux pouvant soutenir l’action des gardes-côtes dans la surveillance et la lutte contre les trafics.

Sections de prévention contre la violence intrafamiliale et les violences faites aux femmes.

Équipes de protection de l’environnement.

Équipes de circulation routière.

Équipes de recherche en montagne.

Équipe d’investigation de scènes de crime.

Équipes cynophiles.

Équipes de plongeurs.

Missions

La loi n° 2803 du 10 mars 1983 sur l’organisation, les missions et les compétences de la gendarmerie fixe quatre domaines de responsabilités : administratifs, judiciaires, militaires et autres.

Les fonctions administratives couvrent toutes les mesures de prévention pour assurer l’ordre public et la sécurité des citoyens et leurs biens, en faisant respecter la loi.

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Les fonctions judiciaires couvrent tous les actes relatifs à la constatation des infractions, au rassemblement des preuves, à la recherche des auteurs et leur présentation à la justice.

Les missions militaires sont toutes les tâches édictées par les lois et règlements militaires et ordonnées par le Commandement militaire turc.

Toutes les autres attributions sont fixées par décret et exécutées conformément à la loi.

Personnel

Le personnel de la gendarmerie est réparti en officiers, sous-officiers, gendarmes spécialisés, cadets, militaires du rang appelés, fonctionnaires et ouvriers civils. Depuis le début du XIXe siècle, la Jandarma connaît une réduction sensible de ses effectifs passant de 275 000 personnels à 235 000 en 2011 et 166 000 en 2016. Cette baisse est liée au recrutement plus important de la Police nationale et à la réduction du service militaire qui est passé de 15 à 12 mois le 1er janvier 2014. Cette dernière mesure a eu un impact sur le nombre d’appelés qui sont actuellement 75 000 (45 % des effectifs du corps). Les gendarmes turcs vivent en caserne. Trois modes de recrutement et donc de formations coexistent. Les personnels recrutés au niveau universitaire (diplôme de lycée + 4 années universitaires) suivent une formation initiale d’un an. Les gendarmes recrutés sur un diplôme de lycée (bac) suivent une formation de deux ans tout comme ceux recrutés par concours interne.

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Organismes de formation

Une seule école de formation de la Jandarma, située à Ankara, regroupe une école d’application pour les officiers et une école de sous-officiers. 300 officiers y sont formés par an, venant de l’académie militaire de l’armée de terre (formation de 11 mois) ou du milieu universitaire (formation de deux ans). Les sous-officiers suivent quant à eux une formation de deux ans, pour les gendarmes recrutés sur un diplôme de lycée (bac) tout comme ceux recrutés par concours interne et qui viennent des écoles de formation initiale de l’armée de terre. Il existe par ailleurs une école d’entraînement des commandos à Izmir.

Principaux équipements

Armement : pistolets P90, Kalachnikov, fusils mitrailleurs LMG-K, mitrailleuses légères HK23E, mitrailleuses polyvalentes PKM, lance-grenades HK 69.

Véhicules : voitures 4x4 S550 Shorland, BTR-80PB, blindés légers 4x4 Otokar Akrep, blindés 4x4 Otokar Cobra, blindés à roues 4x4 Dragon 300, Condor, UR416, Cadillac V150/S.

Moyens aériens : hélicoptères Sikorsky UH 60 Blackhawk, S-70A28 Blackhawk, S-70A17 Blackhawk, AB215A1 , Mi-17IVA.

Coopération

La Jandarma est très impliquée dans le réseau international. Depuis 1998, elle est membre de la FIEP (France-Italie-Espagne-Portugal), association des forces de police à statut militaire européennes et méditerranéennes et membre de l’ENFSI (European Network of Forensic Science Institute). Depuis 2010, c’est un pays observateur de la FGE (Force de gendarmerie européenne). Depuis 2013, elle est membre de la TAKM (Turquie-Azerbaïdjan-Kirghizstan-Mongolie), force de gendarmerie eurasiatique.

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