Histoire et Patrimoine des Gendarmes

Dossier : aux origines du GIGN

Le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) aujourd’hui

Rédaction


Le GIGN de 2013 présente une physionomie radicalement différente de celle de ses débuts en 1973. En 40 ans, le groupe a subi de profondes transformations pour s’adapter aux nombreuses missions délicates confiées à cette unité d’élite. La dernière réforme importante, engagée, en 2007, a permis au GIGN d’acquérir une dimension d’une envergure inégalée pour être en mesure d’apporter une réponse face aux crises de nature terroriste et aux menaces liées au grand banditisme.

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La réforme de 2007 : un GIGN grand angle à dimensions variables

Au début du XXIe siècle, le groupement de sécurité et d’intervention de la Gendarmerie nationale (GSIGN) est devenu une unité de référence de la Gendarmerie nationale reconnue à travers le monde. Certaines de ses interventions spectaculaires, comme celle de Marignane en 1994, abondement relayée par les médias, ont plus particulièrement frappé les esprits. Son bilan, en 40 ans d’existence, est particulièrement éloquent : 1600 engagements, 250 forcenés maîtrisés, 1300 arrestations et 600 otages libérés.

Toutefois, loin de se reposer sur ces succès remarquables, le GSIGN n’a eu de cesse de remplir les nombreuses missions confiées, souvent ignorées du public, et surtout de s’adapter aux nouvelles menaces. Parmi ces dangers, le « terrorisme de masse » a démontré de manière dramatique à l’étranger l’absence d’unité adaptée pour répondre à ce type de crise. C’est le cas de la prise d’otages du théâtre de Moscou le 23 octobre 2002 quand une cinquantaine de rebelles tchétchènes prennent en otage 850 spectateurs. À l’issue de l’assaut, 39 terroristes sont abattus par les forces russes et au moins 129 otages sont morts à cause des gaz employés. Deux ans plus tard, une nouvelle tragédie se produit à l’école de Beslan en Ossétie du Nord (Fédération de Russie). Le 3 septembre 2004, après trois jours de siège, une explosion d’origine indéterminée entraîne l’intervention chaotique des forces spéciales russes contre les terroristes séparatistes tchétchènes qui retiennent en otage des centaines d’enfants et d’adultes dans l’école numéro 1. Selon le bilan officiel, il y aurait eu 344 civils tués, dont 186 enfants.

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La réforme du GSIGN est engagée en 2007 par son nouveau chef, le colonel Denis Favier qui s’est illustré en menant la libération des otages du vol AF 8969 sur l’aéroport de Marseille-Marignane en 1994(1). Suivant cet esprit pionnier, si cher à aux fondateurs du GIGN, le colonel Favier réalise une réforme cruciale pour redimensionner cette unité. La réorganisation du 1er septembre 2007 regroupe au sein d’une structure unique les quatre composantes du GSIGN :

- le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN).

- l’Escadron parachutiste d’intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN).

- le détachement gendarmerie du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) ;

- le Groupe d’instruction et de sécurité des activités (GISA).


La réforme permet, tout en préservant le niveau d’excellence et les capacités opérationnelles, de développer de nouveaux modes opératoires, de relever le défi des nouvelles menaces, de s’adapter à de nouveaux cadres d’emploi et de renforcer les mécanismes de coopération internationale. Le GIGN est capable, sur des situations extrêmes, d’engager instantanément dans le dispositif d’intervention une force cohérente de 200 hommes hautement spécialisés. Afin de répondre au mieux aux divers types de menaces, un système d’alerte adapté a été établi. Selon ce contrat opérationnel, 40 militaires doivent être disponibles en 30 minutes, 120 en une heure, 180 en deux heures et 220 en 4 heures.

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Le GIGN de 2013

Le GIGN est rattaché directement au directeur général de la Gendarmerie nationale accentuant ainsi la réactivité indispensable aux unités spécialisées. Il est commandé par un officier supérieur. Ce poste est occupé depuis mars 2011 par le général de brigade Thierry Orosco qui a déjà été officier au GIGN de 1987 à 1993, puis de 2003 à 2006 avant de devenir commandant en second à partir de 2009.

Le général commandant le GIGN s’appuie sur deux états-majors :

- l’un est exclusivement dédié à la préparation de l’avenir et aux opérations : il est projetable et il peut s’insérer dans un dispositif interarmées ou interministériel ; il apporte ainsi une plus-value décisive en matière de gestion de crise et de mise en condition opérationnelle ;

- l’autre dédié au soutien administratif, financier, logistique, et à la gestion des ressources humaines.


Le GIGN s’articule autour de cinq forces :

- trois forces opérationnelles distinctes mais complémentaires :

- - la force intervention,

- - la force observation/recherche,

- - la force sécurité/protection ;

- une force appuis opérationnels regroupant des moyens techniques et des compétences transverses indispensables aux autres forces ;

- une force formation destinée à la formation interne et externe.


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La sélection et la formation initiale sont communes à l’ensemble des personnels du GIGN, hommes ou femmes. En cas de succès aux tests, les militaires rejoignent la force intervention pour une affectation de deux à trois ans avant, le cas échéant, d’évoluer vers les autres forces. Ce schéma de formation permet de dégager, sur les situations de crise un nombre très important d’hommes, ou de femmes, formés aux mêmes techniques.

Implanté dans la nouvelle caserne Pasquier, sur le plateau de Satory près de Versailles, le GIGN vient de parachever une restructuration moderne et novatrice, qui donne à la France un outil performant dans la gestion des crises complexes.

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(1) Denis Favier a quitté le GIGN en avril 2011 avec le grade de général de corps d’armée. Depuis 2012, il est conseiller « gendarmerie » auprès du ministre de l’Intérieur.

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